Préparer le Frat de Lourdes 2016 – « Je vous donne ma Paix »!
Faire le lien entre le thème de la Paix et la Miséricorde de Dieu ne semble pas évident au premier abord.
Le carême est une bonne porte d’entrée pour comprendre que sans miséricorde, il ne peut pas y avoir de paix durable.
Le carême est une invitation à faire des choix.
La clef de sa réussite est le « jeûne ». Jeûner c’est choisir de sacrifier quelque chose pour laisser plus de place aux autres et à Dieu qu’on ne le fait d’habitude, discrètement dans le silence de son cœur. En choisissant de mettre en second mes désirs, mes habitudes centrées sur moi, j’ouvre une possibilité de rencontre sincère avec les autres – notamment ceux qui en ont le plus besoin- et avec le Tout-Autre, Dieu lui-même.
C’est sans doute difficile d’oublier nos jugements habituels sur le SDF qui mendie au coin de ma rue, ou mes pensées sur mes frères et sœurs qui profitent plus que moi des bienfaits de la maison. C’est un choix de couper mes écrans 15 minutes plus tôt pour prier dans le secret de ma chambre. C’est un vrai effort de mettre l’autre en premier pour jeûner, prier et donner.
Rentrer dans cette dynamique pendant 40 jours n’est possible que parce que c’est une réponse à Dieu qui nous a aimé le premier. Dieu va jusqu’à pardonner ce qui est impardonnable : il veut toujours trouver une issue à celui qui enfreint la loi et le regrette vraiment. L’amour du Père est si grand qu’il offre sans cesse son pardon : Dieu est Miséricorde.
Pendant les dimanches de Carême, nous entendrons l’Evangile de la femme adultère et du fils prodigue. Jésus y révèle le vrai visage du Père de Miséricorde. Ma réponse à Dieu est possible quand je fais l’expérience d’être pardonné au-delà même de ce que je pense de mes actes.
Aimé pour ce que je suis – et non pour ce que je fais – je deviens capable de faire ce que je suis réellement : aimer comme le Père et devenir Miséricordieux comme Lui.
Par la Miséricorde de Dieu, la femme adultère n’est pas lapidée et le fils prodigue retrouve sa dignité. Ils ont désormais la possibilité de vivre en paix. Nous espérons tous qu’un jour les peuples de la terre feront cette expérience du pardon et de la miséricorde pour dépasser les vieux conflits et les fautes des uns et des autres afin d’entrer dans la Paix. Il en est de même pour le partage avec les plus pauvres quand les hommes découvriront qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir.
Au Frat, nous suivrons l’invitation du Pape François de mettre en œuvre l’appel à être miséricordieux comme le Père : « C’est pourquoi j’ai souhaité que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. » (voir le message de Carême et la bulle d’induction du jubilé). Chacun de nous peut commencer à s’y mettre durant le carême.
Les œuvres de miséricorde corporelles touchent aux besoins du corps : donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, abriter les étrangers, visiter les infirmes, visiter les prisonniers, ensevelir les morts.
Les œuvres de miséricorde spirituelles sont liés à ce que notre âme à besoin pour grandir : conseiller ceux qui en ont besoin, instruire les ignorants, exhorter les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
Je crois qu’il y a là de quoi faire pour être un vrai artisan de la Paix de Dieu aujourd’hui.
Bonne préparation au Frat, joyeux carême de miséricorde et à bientôt !
Yves-Arnaud Kirchhof
Responsable du Frat de Lourdes